Le débat sur la réforme des rythmes scolaires n'est pas clos. Certains maires n'ont pas encore pris leur décision, d'autres ont fait le choix de l'appliquer en 2014. Enfin, un grand nombre d'élus a pris la décision de l'appliquer dès la rentrée prochaine, et cela, indifférement de la taille de la ville en question. Le numéro d'avril 2013 de Communes de France revient sur cet enjeu dans sa rubrique Focus, Mandats Locaux.
Le maire d’Issoudun, petite ville de l’Indre, avec à sa tête André Laignel, président de la Communauté de communes du Pays d’Issoudun (CCPI) et 1er vice-président délégué de l’AMF, a fait part à ses administrés de sa volonté de mettre en place dès la rentrée 2013 la réforme des rythmes scolaires voulue par le ministre de l’Éducation, Vincent Peillon. Il détaille son propos autour de trois raisons qui lui paraissent essentielles : «Il y va de l’intérêt de l’enfant». André Laignel insiste sur ce qui est le plus important : l’épanouissement de l’enfant. La capacité d’apprentissage et l’équilibre des enfants sont rendus précaires par la semaine de quatre jours. L’ensemble des spécialistes, médecins et pédagogues, s’accordent sur le sujet.
ANTICIPER
Les contraintes imposées aux collectivités territoriales (coûts, personnel, organisation) par la réforme seront les mêmes en 2014. Il est donc plus aisé de prendre les devants. «Issoudun et sur la Communauté de communes ont l’avantage d’une grande expérience en matière scolaire et périscolaire», ajoute-t-il. De plus, l’anticipation permet de profiter du fonds d’amorçage de 50€ par enfant mis en place par le gouvernement. «L’année 2013-2014 sera une année d’expérimentation pendant laquelle nous serons à l’écoute des observations. Il est important de pouvoir s’adapter aux particularités de chaque école et de chaque commune», précise André Laignel. Ainsi, sur la CCPI, la semaine d’école se déroulera sur 4,5 jours, avec le mercredi matin comme demi-journée supplémentaire. La journée d’école fera 5 h 15, 3 h 15 le matin et 2 heures l’après midi. La fin de journée sera dorénavant à 16 h contre 16 h 45 actuellement. Les parents peuvent venir chercher leurs enfants, mais pour ceux qui ne le peuvent pas, la mairie a décidé de la gratuité de la garderie entre 16 h et 16 h 45. Les activités périscolaires sont encadrées par des éducateurs sportifs, des animateurs des services culturels ou par les professionnels et les bénévoles des nombreuses associations de la CCPI.
LES VILLES MOYENNES AUSSI
St-Nazaire a aussi pris la décision d’une application dès septembre 2013. La réforme concerne 5 100 enfants scolarisés dans les écoles maternelles et élémentaires publiques. La municipalité a organisé une concertation sous forme de questionnaire auprès des 34 écoles nazairiennes. Les conseils des maîtres ont émis leur volonté de prendre part le plus tôt possible à sa mise en œuvre. Le temps péri éducatif sera mis en place de 15 h 30 à 16 h 30 les lundi, mardi et jeudi. Pour l’année 2013-2014, ce temps sera facultatif et entièrement pris en charge par la mairie. Elle se laisse une année pour étudier s’il y aura besoin d’une participation familiale. Les activités proposées pour l’après-classe vont s’étoffer au cours de l’année. Elles alterneront entre animations et ateliers artistiques, ludiques, sportifs ou scientifiques, pris en charge en priorité par les services de la ville. La mairie a décidé de sectoriser les centres de loisirs équipés d’un service de restauration. Chaque école aura un centre de référence pour le déjeuner du mercredi après-midi. Le maire, Joël Batteux, est dans l’attente de la validation de son projet d’organisation par la direction académique de l’Éducation nationale, seule décisionnaire au final de l’aménagement du temps scolaire dans les écoles.
Article rédigé par Julien Bossu, Communes de France, numéro double du 28 avril 2013.