J'ai adressé ce courrier à Monsieur le Premier Ministre pour le saisir et l'alerter officiellement sur le risque de fermeture des sites logistiques de Vivarte - La Halle dans l'Indre. Une telle hypothèse constituerait un drame économique et social pour notre territoire.
« Monsieur le Premier Ministre,
Le Président de la République, dans son allocution du 16 mars 2020, a déclaré : « Nous serons au rendez-vous pour que notre économie soit préservée dans cette période si dure et pour que l’ensemble des travailleuses et des travailleurs puissent avoir cette sécurité aussi en termes de pouvoir d’achat, de continuité de leur vie ».
C’est à la parole donnée que je veux faire appel aujourd’hui.
C’est bien « de la continuité de la vie de centaines de salariés », de ce sujet au caractère urgent et dramatique, dont je veux vous entretenir par ce courrier
L’entreprise « La Halle », filiale du groupe Vivarte, qui possède deux entrepôts logistiques dans l’Indre, vient d’annoncer son placement en redressement judiciaire et la fermeture de ces sites, entraînant potentiellement le licenciement de 489 personnes, la majorité sur la Ville d’Issoudun.
Une telle hypothèse constituerait un drame économique et social pour notre territoire. Son ampleur lui donne un caractère inacceptable.
La vie des travailleuses et des travailleurs serait profondément bouleversée, entraînant insécurité quotidienne, pauvreté et risques psycho-sociaux.
Vous comprendrez aisément que pour les élus locaux que nous sommes, pour l’ensemble des habitants de notre Ville, cette situation n’est pas supportable.
Je ne vous le cacherai pas, c’est un sentiment d’injustice et donc de colère qui nous anime.
Abandonner La Halle revient également à impacter gravement les sous-traitants, notamment les entreprises de transport liés à ces centres logistiques, portant le total à plus de 500 emplois supprimés.
Le 31 mai dernier, le Ministre de l’Economie, Monsieur Le Maire indiquait : « J’ai confiance sur notre capacité à trouver une solution pour La Halle ». Nous voulons croire que ces paroles seront suivies d’effets, non seulement pour la vente à la découpe des commerces concernés, mais aussi pour les sites logistiques associés.
Cela est d’autant plus nécessaire pour la Ville d’Issoudun qu’une autre vague de licenciements est engagée, concernant l’entreprise Safran Seat. L’addition des deux sinistres économiques constituerait une saignée économique sans précèdent pour notre bassin d’emploi.
D’ores et déjà Safran a supprimé environ 400 postes d’intérimaires et 250 de prestataires.
Il est fondamental que le futur « Plan aéronautique » soit conditionné, en l’échange de la nécessaire aide de l’Etat, au maintien des emplois.
Si ces deux menaces sur l’emploi se conjuguaient, additionnant les 650 suppressions de Safran aux 500 de la filière logistique, Je n’ose imaginer ce que serait l’impact sur la vie de la Cité et des communes avoisinantes : commerces, artisanats, sous-traitants, mais aussi associations, structures sociales, déjà touchés par la crise sanitaire, seraient alors frappés une seconde fois de plein fouet.
Avec le risque de 1150 postes supprimés, ce sont près de 30% des foyers qui seraient impactés.
Une telle perspective, un tel désastre, n’est évidemment pas envisageable pour les Issoldunois et leurs élus et, j’en suis persuadé, ne peut laisser le Gouvernement et son Premier Ministre insensibles.
C’est pourquoi nous souhaitons que le maximum d’emplois soient préservés.
Nous sollicitons également que la stratégie de relocalisation prônée par le Ministre de l’Economie mette en tête de liste de ces implantations Issoudun dont je rappelle qu’elle est classée « Territoire d’industrie ».
Vous remerciant de l’attention que vous aurez porté à ce courrier d’une gravité exceptionnelle et à l’urgence qu’il y a à répondre dans les meilleurs délais à cette situation,
Je vous prie de croire, Monsieur le Premier Ministre, à l’expression de ma considération la plus distinguée. »
André Laignel
Maire d'Issoudun