Le Gouvernement a indiqué la semaine dernière qu’il envisageait d’interdire toutes les commémorations locales de la victoire du 8 mai 1945 en raison de la situation sanitaire. Une seule commémoration serait organisée à Paris en présence du Président de la République.
Sans méconnaître les nécessaires mesures de précaution qui s’imposent à tous et auxquelles les maires apportent leur concours le plus actif, il serait contraire au respect dû à la mémoire des combattants et des victimes de cette guerre que chaque commune de France ne puisse s’associer à cet hommage.
Parce que la République est décentralisée, parce que la victoire des Alliés face à la barbarie nazie est une date historique, parce que la France a su s’unifier autour de la Résistance et des acquis du Conseil National de la Résistance, j’ai souhaité, en conscience et en acte que la date du 8 mai 1945 soit commémorée à Issoudun. En compagnie d’un porte-drapeau désigné par les associations d’anciens combattants, je déposerai seul, le 8 mai prochain, une gerbe du souvenir au pied du monument commémoratif traditionnel de la commune, sans rassemblement ni autre manifestation publique.
J’invite les Issoldunois à observer à leur domicile au même moment une minute de silence depuis leur domicile et, dans la mesure de leurs moyens, à le pavoiser. J’invite les parents à faire acte de pédagogie et de citoyenneté en prenant le temps d’expliquer à leurs enfants le symbole national que représente la date du 8 mai 1945.
Ainsi, comme c’est le cas depuis 75 ans, le devoir de mémoire pourra être fidèlement rempli, dans le respect des mesures nécessaires de protection sanitaire.
« Vivre, c’est s’obstiner à achever un souvenir », nous enseignait René Char. Ce 8 mai 2020, souvenons-nous !
André LAIGNEL
Maire d’Issoudun
Premier vice-président de l’Association des Maires de France