J'ai tenu à publier trois articles de la Nouvelle République qui retracent les échanges, par colonnes interposées, que j'ai eus avec M. Jean-Fraçois Mayet.
Dans l'édition en date du 4 octobre, la Nouvelle République titrait : Les "trois péchés" de Jean-François Mayet
Président de Châteauroux à gauche, André Laignel n'est pas tendre avec le sénateur et maire castelroussin. « La gestion de M. Mayet est financièrement prudente, sans beaucoup d'imagination ni catastrophe annoncée. Mais il a à son actif trois péchés majeurs », tacle l'élu. Premier « péché » : « Son incapacité à empêcher la disparition du 517e régiment. Tous les départements de la région Centre ont gagné des effectifs militaires. L'Indre est le seul à perdre 1.000 emplois ». Seconde erreur pointée : « L'absence de compensations qui auraient pu alléger ce premier échec. Elles se montent à 10 M€ alors que l'Indre perd plus de 20 M€ par an de pouvoir d'achat avec le départ des militaires ».
Le " mirage " chinois
Le troisième « péché » est qualifié de « moral » par André Laignel : « Il est d'avoir bradé une partie du domaine public à une secte privée pour y installer un établissement scolaire non reconnu. C'est une tâche morale dans le bilan ».
Sur la question de l'arrivée espérée d'investisseurs chinois à Châteauroux (NR du 20 septembre), André Laignel est tout aussi critique. « Ce qu'on avait annoncé en 2010 a d'ores et déjà échoué. Le maire a indiqué lui-même que le promoteur qui devait amener des emplois et une université franco-chinoise a disparu du paysage. On nous a donc fait vivre sur un mirage depuis 2010. La réalité est tout autre : alors qu'on nous a fait miroiter l'arrivée de milliers d'emplois, Châteauroux et son bassin en ont perdu plus de 4.000, ces dernières années. Maintenant, on nous annonce qu'un autre investisseur chinois serait prêt à venir. Soit. J'attends de voir. A l'heure actuelle, je constate que c'est l'échec. »
M.R.
Dans notre édition de vendredi, André Laignel évoquait les trois péchés de Jean-François Mayet. Le maire de Châteauroux, sénateur de l’Indre, lui répond. 06/10/2012
Le poulain de Michel Sapin, Manuel Flam, ayant rejoint " l'énarchie " parisienne, c'est maintenant au tour d'André Laignel de manœuvrer pour permettre au PS de récupérer Châteauroux qui semble, lorsqu'ils en parlent, appartenir aux socialistes. Les Castelroussins apprécieront.
« Pour autant, poursuit Jean-François Mayet, attaquer tôt et attaquer fort ne justifie pas tout. Châteauroux et Déols ont perdu le 517e mais, dans cette même période de restructuration, Issoudun a perdu ses trois tribunaux : d'instance, de prud'hommes et de commerce. Qu'à fait André Laignel ? Issoudun a rencontré des entreprises chinoises, mais nous n'avons rien vu venir. Qu'à fait André Laignel ? Issoudun a progressé, mais l'a fait dans les années 1980, plus faciles. Le chômage a reculé à Châteauroux de 11 % en 2001 à 6, 7 % en 2008, dans une période beaucoup plus difficile où il ne s'est pas passé grand-chose à Issoudun. »
« Enfin l'école religieuse : André Laignel regrette-t-il la vieille bataille scolaire, qui mit deux millions de manifestants dans la rue pour défendre l'école privée ? François Mitterrand, plus malin, y mit un terme rapidement. Moi, je suis heureux que l'école Saint-Michel, présente à Niherne depuis trente-sept ans, se développe à La Martinerie avec les résultats qui sont les siens : 99 à 100 % de réussite au bac. »
" André Laignel le sectaire de 1982 "
« En réalité, conclut le sénateur de l'Indre et maire de Châteauroux, j'avais oublié André Laignel, le sectaire de 1982, qui clamait devant l'opposition parlementaire, " vous avez juridiquement tort, car vous êtes politiquement minoritaires ". Là, je me suis trompé, André Laignel n'a pas changé… »
Réaction publiée le 08/10/2012 : Laignel répond à Mayet.
André Laignel réagit aux déclarations de Jean-François Mayet le concernant (la NR de jeudi et de samedi) :
« M. Mayet énonce trois contrevérités en une seule polémique. C'est beaucoup ! C'est avec surprise que j'ai lu sa réaction, qui semble touché par mes propos sans être en capacité de les contredire. Je ne me suis livré à aucune attaque personnelle, ayant de la considération pour le maire de Châteauroux, et regrette qu'il n'ait pas eu la même retenue.
Je veux enfin relever trois erreurs graves :
- Il est indécent de la part d'un élu UMP de m'imputer la responsabilité de la fermeture des tribunaux à Issoudun alors qu'il a soutenu, en tant que sénateur, cette mesure et que tout le monde sait avec quelle énergie je l'ai combattue.
- M. Mayet s'étonne qu'il n'y ait pas d'entreprises chinoises à Issoudun ! Quelle curieuse affirmation. Pour ma part je n'ai jamais annoncé quoi que ce soit en ce sens, me gardant bien de brasser des illusions.
- Enfin, en ce qui concerne la dénonciation de l'installation d'une école intégriste à La Martinerie, je ne sais pas si je suis sectaire, mais si c'est le cas je suis en bonne compagnie, l'évêque de Bourges ayant lui-même regretté cette installation.
M. Mayet s'est sans doute laissé emporter par la passion, je ne doute pas que la raison revienne. "
avec l'autorisation de la Nouvelle République (crédit photo).