Chaque maire a reçu hier soir un courriel des services de l’Etat concernant l’organisation des élections départementales et régionales de juin prochain.
J’ai reçu ce courriel hier soir à 19h30 et nous devrions répondre avant lundi 12h.
La question suivante est posée : « les conditions préconisées par le Comité scientifique vous semblent-elles réunies pour tenir les deux scrutins prévus en juin prochain ? » Réponse par oui ou non à formaliser avant lundi prochain midi auprès de la préfecture.
Comme par enchantement le temps d’un week-end, le Gouvernement vient consulter les maires sur la tenue des élections départementales et régionales !
Les maires sont sommés par le gouvernement de participer à une opération de plébiscite surprise d’ici à lundi sur la tenue des élections. Ce n’est ni plus ou moins qu’une sombre manœuvre.
Cela fait plus d’un an et dès le début de cette crise sanitaire que le Président de la République décide de tout, tout seul.
Après les municipales du printemps 2020, le Gouvernement avait près d’un an pour mettre en place, avec les maires et les élus locaux, les conditions permettant l’organisation de ces scrutins. Qu’a-t-il fait ? Absolument rien ! Pire, il a refusé les propositions émises par les associations représentatives des élus et les partis politiques.
Le Gouvernement tente tout pour ne pas assumer ses responsabilités. Il a cherché à se défausser sur le Comité scientifique. Puis il a cherché à se défausser sur les parlementaires.
Et, en dernier recours, le Gouvernement cherche à se défausser sur les maires de France parce qu’il n’a su ni gérer ni prévoir.
« Gouverner, c’est prévoir. Ne rien prévoir, ce n’est pas gouverner, c’est courir à sa perte. » : cette maxime populaire n’est sans doute pas connue au sommet de l’Etat.
Alors que partout dans le monde (États-Unis, Israël, Allemagne, Portugal...) des élections se sont tenues, pourquoi la France ne serait-elle donc pas en capacité d’assurer la tenue de ces élections ?
Le Gouvernement attend des réponses, qu’il commence par trouver des solutions.
On ne peut confiner la démocratie !
Il incombe à l’Etat d’organiser le scrutin dans le respect des normes sanitaires.
André LAIGNEL
Maire d’Issoudun
Premier vice-président délégué de l’Association des Maires de France