C'est un vibrant plaidoyer pour la commune qu'a développé mardi 19 novembre 2013 André Laignel à la tribune du Congrès des Maires de France à Paris. Le premier-vice président délégué de l'Association des Maires de France a expliqué que "deux dangers" guettaient aujourd'hui les communes. Le Premier, c'est "l'érosion".
"Il y a érosion de nos moyens", a-t-il rappelé, citant "depuis cinq ans, la suppression de la taxe professionnelle, le gel puis la baisse des dotations de 1,5 milliard en 2014." Une érosion des moyens qui s'accompagne d'une augmentation des charges, André Laignel listant notamment l'augmentation des cotisations de la CNRACL et, bien sûr, le coût induit par la réforme des rythmes scolaires. "Le garrot financier s'est resserré ces dernières années", a-t-il une nouvelle fois souligné.
La situation actuelle comporte "deux risques" aux yeux d'André Laignel : la panne des investissements locaux et un recul des services publics locaux. "Il faut lutter contre les normes et les charges nouvelles", a-t-il lancé avant d'évoquer le second danger menaçant les communes : leur dilution.
"Certains voudraient diluer la commune, at-il expliqué. Certains textes vont dans ce sens comme celui sur la décentralisation ou celui de l'urbanisme." "Les PLUI peuvent être tout à fait justifiés dans certains territoires et tout à fait incohérents dans d'autres", a-t-il déclaré. Il s'est également insurgé contre la suppression envisagée de l'intérêt communautaire. Le Premier ministre prenait ensuite l'engagement d'accéder à cette demande, exception faite des métropoles.
"Donnons la capacité aux élus locaux de l'organisation de leur territoire. Ayons la force et l'audace de croire en la commune", a lancé André Laignel en conclusion de son plaidoyer.