Dans la rubrique Actualité de "36 000 Communes", mensuel des maires ruraux de France (AMRF), l'article "Rencontre avec André Laignel. Les élus sont las" relate la rencontre de juin 2013 entre André Laignel et Vanik Berbérian, président de l'AMRF.
Le 26 juin, Vanik Berberian a rencontré André Laignel, premier vice-président de l’Association des maires de France et président du comité des finances locales et c’est sur ces dernières responsabilités que la rencontre s’est déroulée.
L’objet de cette entrevue : informer André Laignel des inquiétudes des maires ruraux à propos notamment de la baisse des dotations aux collectivités. « Les conséquences vont être lourdes pour l’activité économique » souligne le Président de l’AMRF.
« La baisse des dotations est une préoccupation pour tous les niveaux de collectivités », lui répond André Laignel. La veille, le comité des finances locales a rendu au Premier ministre 25 propositions pour l’avenir des finances locales. Parmi ces propositions, ils proposent l’étalement sur trois ans des baisses de 1,5 milliard d’euros prévues sur deux ans, la mise en place d’un dispositif de préservation de l’investissement local et l’augmentation de la péréquation, notamment du FPIC.
« Ces propositions sont plutôt favorables au bloc communal », rajoute-t-il en souriant.
Le Président de l’AMRF rappelle une nouvelle fois que les fonctionnements administratifs et financiers sont anciens et devenus obsolètes et qu’ils ne prennent pas en compte l’évolution démographique positive des territoires ruraux et leurs aspirations.
A propos de l’écart de DGF entre urbain et rural (demande ancienne de l’AMRF), le président du comité des finances locales répond qu’il faut remettre à plat l’évolution des critères de la DGF. « Des critères objectifs, lisibles, transparents et justes. Aujourd’hui, nous sommes arrivés au bout d’un chemin. Ce système qui a plusieurs décennies a vieilli. Quand on n’a pas de lisibilité, on n’a pas de justice. Il faut le faire très vite, tout de suite après les élections municipales. Pour moi, il faut se mettre au travail dès 2015. »
Quant à l’intercommunalité, le vice-président de l‘AMF ne l’entend pas comme un lieu d’absorption des communes. « Pour moi c’est inacceptable, même si je suis un partisan de l’intercommunalité. Tout ce qui est mieux fait au niveau de la commune doit le rester, et inversement. Acceptons l’idée que les élus locaux sont des gens responsables. »
Selon lui, l’Acte III de la décentralisation est « un grignotage de la commune par l’intercommunalité et par l’Etat et c’est inacceptable ».
La rencontre s’est terminée par un triste constat. « Les gens en ont marre », a lancé Vanick Berberian. « A juste titre », a continué André Laignel, « parfois, je me demande si tout ça vaut le coup. Il en tombe une tous les matins. »
36 000 Communes
numéro 307, juillet -août 2013.