Pour le second tour : proposer, rassembler, mobiliser

Ce premier tour des élections municipales a été rude.

L’abstention forte et la montée du Front National nous disent clairement les impatiences, les insatisfactions, voire les colères à l’égard du gouvernement, de sa majorité et même, parfois, de la politique dans son ensemble.

Il est indispensable d’en faire une juste analyse, d’en tirer les enseignements et de corriger l’action partout où c’est nécessaire.

De plus, la division de la Gauche, des écologistes et des forces de progrès a été un lourd handicap.

 

Dans l’immense majorité des communes de France, tout reste à faire.

Le second tour sera celui de la décision.

Les Citoyennes et les Citoyens vont, pour six ans, décider de l’avenir de leur ville, de leur intercommunalité. Ils vont choisir des projets locaux de développement ; donner à l’éducation la place majeure qui doit être la sienne ; engager une politique sociale qui unit les âges et les quartiers ; donner à l’environnement la priorité que nécessite l’état de notre planète ; choisir leurs modes de transports et la place du logement, qu’il soit social ou permette d’accéder à la propriété.

Bref, ce second tour doit permettre à chacun de dire dans quelle commune il veut vivre ; quelle société du quotidien il veut pour ses enfants et pour lui-même.

C’est cela le vrai enjeu pour dimanche prochain : après la protestation ou l’abstention dans tout ce qu’elles ont de légitimes, vient le temps, là où c’est encore possible, du choix.

 

Notre devoir pour ces derniers jours est tout tracé : proposer inlassablement, convaincre obstinément.

Et pour cela d’abord l’union, l’union, l’union… Dans toutes les communes en ballottage, les femmes et les hommes de gauche, les écologistes, les humanistes doivent se rassembler, laisser de côté l’accessoire, aller à l’essentiel : ne pas laisser nos concitoyens dans le repli, la désespérance parce que nous ne saurions pas leur offrir un espoir d’avenir.

Se rassembler pour que leur commune soit solidaire, accueillante, protectrice ; pour ne pas ajouter aux difficultés nationales le repli sur soi, pour donner toutes leurs chances à nos territoires.

Se rassembler pour partout faire barrage au Front National et à ses idées nauséabondes : racisme, xénophobie, mais aussi refus du progrès, rejet de la culture, sectarisme exacerbé…

Se rassembler pour que ceux qui représentent le sarkozysme déliquescent soient rejetés au nom de l’idée que nous avons de la démocratie.

 

Les jours qui nous restent doivent être utiles pour nos villes et villages.

La commune, cellule de base de la démocratie, doit être le cœur battant du redressement et du progrès pour les Français.

Parce que aucune  grande réforme ne peut se faire sans les pouvoirs locaux, tous ensemble, unis et combatifs, donnons des élus de progrès à nos territoires et toutes ses chances à la France.

 

Editorial d'André Laignel publié dans les colonnes de "Communes de France" en date du 24 mars 2004.