En République, la foi ne dicte pas la loi.

M. Macron s’est écarté de l’article 1 de notre Constitution* et a rompu avec la laïcité ce lundi dans son discours adressé à la Conférence des évêques de France. Le chef de l’Etat a bafoué le principe de neutralité, issu de la loi de 1905 séparant les Églises et l’Etat, en appelant «les catholiques à s’engager politiquement» au nom de la «foi, part de l’engagement dont la politique a besoin» selon M. Macron devenu chanoine de Latran.

La laïcité, socle du vivre-ensemble, assure la liberté de conscience : celle de croire et de ne pas croire.

Cibler, préférer une communauté religieuse, saluer «l’engagement des catholiques» comme «vital et exemplaire pour la France», est une erreur politique lourde.

Par ce discours, ce qui a été abîmé : c’est la laïcité. La France est forte de ses valeurs républicaines et de la loi de 1905.

Je dénonce avec force la course électorale à la droite identitaire orchestrée par M. Macron. En démocratie et en République, la foi ne dicte pas la loi.

 

André Laignel
Maire d’Issoudun
Premier vice-président de l’Association des Maires de France

 

* pour rappel article 1 de la Constitution «La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée.»