Coup de feu sur le domicile du maire : déclaration d'André Laignel

Intégralité de la déclaration d'André Laignel à la presse et aux médias ce mardi 29 mai 2018.

 

"J’ai eu l’occasion de dire ma tristesse, ma colère et ma condamnation ferme des incendies perpétrés sur quatre véhicules qui ont malheureusement entraîné des dégâts importants sur une quinzaine d’autres. La municipalité a, comme je m’y étais engagé, apporté une aide à celles des victimes qui l’ont souhaitée.

Aujourd’hui, je veux porter à la connaissance de tous un autre fait intervenu dans la même période. Si je ne m’exprime que maintenant, c’est à la demande de la gendarmerie et afin de ne pas nuire à l’enquête.

Un coup de feu a été tiré sur mon domicile.

On n’a pas tiré sur un mur, mais sur une pièce à vivre. La balle a  traversé le double vitrage et terminé sa course dans ma salle à manger.

 

Par les incendies le ou les auteurs ont clairement voulu instaurer un climat d’insécurité pour l’ensemble de la population. En ciblant le Maire ils ont souhaité – que ce soient les mêmes personnes ou d’autres - ajouter à la déstabilisation générée par les feux de voitures, l’intimidation du premier magistrat.

Cet enchaînement de faits éclaire différemment la nature des  évènements.  Ils sont, vous l’aurez compris, d’une particulière gravité.

Il ne s’agit donc plus seulement de vandalisme, ce qui était déjà inadmissible, mais d’une action organisée. Contester par la violence du feu et des armes  la démocratie locale et son légitime représentant, le Maire, s’apparente à une forme de terrorisme tel que le définit le Larousse à savoir :un « ensemble d’actes de violences… commis pour créer un climat d’insécurité ».

Il n’y a pas eu, heureusement, de victimes, mais cela aurait pu advenir.

Face à de tels excès, il n’y a qu’une attitude possible : l’unité et la fermeté.

J’appelle donc les Issoldunois à refuser toutes divisions artificielles.

Unis sur l’essentiel, soyons fermes dans la volonté de faire triompher le « vivre ensemble » sur le poison des solutions simplistes et de la rumeur.

 

Pour ma part, à ceux qui prétendent m’intimider, je réponds par la sérénité, la détermination et l’amour que je porte à ma Ville.

Si j’avais pu avoir un doute sur la conduite à tenir pour l’avenir, il serait levé : j’accomplirai avec le soutien, j’en suis convaincu d’une large majorité de Citoyens, ma tâche avec détermination, fermeté et sans rien changer aux objectifs sur lesquels je me suis engagé.

Rien ni personne ne me fera dévier et encore moins renoncer.

Les Issoldunois peuvent compter sur l’ardeur redoublée de notre équipe pour moderniser encore et toujours notre belle Cité avec pour priorités l’emploi, la santé, la solidarité, mais aussi, à travers l’éducation et la culture, le pari de l’intelligence. En ce qui concerne la sécurité, conformément au Projet municipal nous continuerons à nous battre pour la prévention, pour un renforcement des effectifs et une stratégie de proximité afin d’être au plus proche du Citoyen. J’ai, avant même les évènements récents, engagés des démarches en ce sens auprès de l’Etat qui a, rappelons-le,  la responsabilité de la sécurité publique et de la justice. Une réunion prochaine sous l’autorité de M. le Préfet devra déterminer les conditions d’une action coordonnée pour plus d’efficacité.  Par ailleurs, j’ai saisi le Ministre de l’intérieur afin que des moyens supplémentaires soient mis en œuvre.

Enfin, je veux pour terminer remercier tous ceux – ils sont des centaines - qui nous ont témoigné, après les incendies, leur appui et leur solidarité. Remercier aussi tous ceux qui nous ont fait part de leurs légitimes inquiétudes et questions.

Quant aux autres, les busards indécents qui ont cru bon d’essayer de récupérer politiquement le malheur de ceux qui ont été touchés et l’émotion, voire la peur de la population, ils me font penser à une phrase de Chateaubriand : « il est des époques où il faut savoir économiser son mépris tant sont nombreux les nécessiteux ».

Aux porteurs de haine et aux auteurs d’injures – il y en a eu quelques-uns - je me contenterai de vers de Rudyard Kipling :

         « Si tu peux supporter d’entendre tes paroles

         Travesties par des gueux pour exciter des sots,

         Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles

         Sans mentir toi-même d’un mot…

         Tu seras un homme mon fils. »

A tous, je veux rappeler que les seuls coupables, ce sont les incendiaires.

J’espère du fond du cœur qu’ils pourront être arrêtés, jugés et sévèrement condamnés.

Ensemble, nous surmonterons cette épreuve. Soyons unis et fiers d’ISSOUDUN."

 

 

 

                                                                                     André LAIGNEL