Avec Yoël Benharrouche, le rêve peut avoir tous les visages.

Yoël Benharrouche produit des images de rêve. Au-delà de coloris intenses, en particulier le bleu et le rouge, au-delà des figurations d’archétypes du monde animal ou humain, l’artiste recherche  dans une générosité renouvelée, une vision du bonheur. Il affirme avec une efficacité certaine, grâce à des plans précis, des symétries, reprises dans des séries, que cette quête est première, que son rôle d’artiste est d’affirmer, en montrant, en composant que le monde s’impose à nous et que nous devons nous projeter dans l’avenir de celui-ci, voici la contribution première de cet œuvre à la peinture d’aujourd’hui.

L’œuvre n’est ni difficile ni abscons, au contraire l’ensemble pourrait paraître facile pour qui veut s’arrêter un instant, pour qui prend son temps, et contemple les toiles proposé par l’artiste, l’œuvre acquiert une dimension doucement obsédante. Souvent des aplats géométriques structurent le fond de la toile, recouverts de formes rondes, enveloppantes qui mêlent le monde humain, animal, végétal dans des formes nouvelles, richement décoratives : des chevelures qui se transforment en bouquets, des membres ronds qui contiennent la Ville, des oiseaux stylisés sont projetés sur les figures centrales de l’homme et de la femme.

Yoël Benharrouche a un vocabulaire formel, qui rappelle celui des artistes médiévaux ornant les manuscrits de miniatures, reprenant les éléments formels d’un vocabulaire, dans des compositions sans cesse différentes, pour proposer aux amateurs une esthétique méditée.

Les toiles foisonnent de ses visions, parfois perturbées par des collages, couleurs et matières ajoutés à la composition, adoucissent les couleurs franches, se superposent ; cet apport perturbateur devient essentiel, l’artiste insiste toile après toile : il faut intégrer le fragment, rompre les symétries, la composition, pour trouver une nouvelle unité.

Yoël Benharrouche, avec le soutien et la bienveillance de Nicole, Jean Louis et Jonathan Azoulay, nous propose non seulement cette exposition d’œuvres sur toile et sur papier, mais aussi une rare performance sur une longue toile préparée dans l’atelier, puis installée dans les salles d’exposition temporaire et terminée in situ. Nous devons remonter aux années 85 et à la venue d’un autre artiste Jean Messagier, pour retrouver ce moment essentiel de la performance, quand l’artiste, devant et avec le public, prend un risque pour exécuter son travail. Qu’il soit remercié de ce moment intense, car nous sommes comblés par ce précieux moment de partage.

Ma découverte de l’œuvre de Yoël Benharrouche est récente, je souhaite profondément qu’elle touche le plus grand nombre de visiteurs du musée comme je l’ai ressentie, et me réjouis de son message poétique adressé à chacun : une image de l’autre et du monde, sensible et positive.

André Laignel

Maire d'Issoudun

 

 

Yoël Benharrouche

De l’Ombre vers la Lumière, Peintures et dessins

du 22 mai au 31 août 2014 au Musée de l'Hospice Saint Roch d'Issoudun